L'appellation "Wingersheim"

La fin du nom Wingersheim, "heim", vient du Franc (voir Histoire générale de l'Alsace - Origine et terminologie).

Selon les spécialistes, le nom du village proviendrait de "Weingartheim", qui signifie, "le pays du jardin et du vignoble". 

Le plus ancien document, qui mentionne l'existence de "Winegersheim", est daté des années 1120/1122

Sur une charte de 1140, il est écrit Wirchensheim. 

 

La prononciation du mot "Wingersheim" : [vi s(h)aim]

(Informations tirées du site : http://elsasser.free.fr/NomCommu/ElsComTZ.html)

La lettre 

w

Seuls les "francophones profonds" sont encore tentés de prononcer les w comme en anglais (dans Watergate ou Wilson, par exemple) ; tous les autres savent que dans les noms de langue allemande, cette lettre se prononce comme le v français.

La suite de lettres 

ng 

En allemand comme en anglais, la séquence ng sert à noter la consonne nasale [] qui ressemble au [g]. Les francophones savent généralement bien prononcer cette consonne, dont ils ont l'habitude par les mots empruntés à l'anglais tels que parking, living, pressing etc. Ils ont simplement tendance à prononcer cette consonne en la faisant suivre d'un [g] (non nasal !), surtout devant une voyelle. Ce n'est pas très grave, mais il faut savoir que cet appendice [g] est inutile, par exemple dans les noms Ingersheim, Wangen, Wingersheim etc. et dans les noms en -ingen comme Drulingen, Diemeringen, Oermingen etc.
Une conséquence évidente de ce qui vient d'être dit est que la voyelle qui précède n'a pas plus à être nasalisée que si le n était suivi d'une autre consonne. - L'exception est fournie toutefois par les quelques cas où la finale -ingen est francisée en -ingue : cette dernière est prononcée à la française, c'est-à-dire [g].

Les groupes er, el, es, em

Comme la suite en, la suite er, ou el, ou es, ou em, peut comporter en finale ou devant une consonne, soit une voyelle ouverte [e ouvert], soit la voyelle neutre [e muet]. Dans Ergersheim, on rencontre successivement les deux situations, puisque le premier groupe er porte l'accent et a donc forcément une voyelle pleine, alors que le second er est atone, avec la voyelle neutre, donc [[e ouvert g s(h)aim]. La même succession se trouve dans Krautergersheim, puisqu'il s'agit d'un autre Ergersheim, celui qui est spécialisé dans le Kraut "chou".
Comme dans le cas de la suite en, les personnes qui trouvent trop dur de prononcer [l], [r] etc. pourront se rabattre sur une forme en [e ouvert], qui se défend surtout lorsque le reste du nom n'a pas une allure franchement allemande. Je ne l'indique pas systématiquement ici, mais de même que dans les noms en willer il est possible de prononcer soit [vil ] soit [vil ], le même choix est toujours possible dans tous les groupes où un [] n'est pas en fin de syllabe.

La suite 

de lettres 

sh

Dans les noms de langue allemande, la suite sh ne sert pas, comme c'est le cas en anglais, à noter la consonne qu'on orthographie ch en français ; cette consonne s'écrit sch en allemand. L'allemand ne connaît la suite sh que dans des cas où le s termine une partie d'un mot composé, et où la partie suivante de ce mot composé commence par h

Par exemple le nom de ville Ludwigshafen signifie à peu près la même chose qu'en français "Port-Louis" : Ludwig est la forme allemande du nom Louis, Hafen signifie "port", et le s qui suit Ludwig est la désinence du génitif, donc l'équivalent de de, en français : "port de Louis". Comme on le voit, la lettre s a une fonction particulière, et le h est le début d'une autre partie du mot. Il n'y a donc pas lieu de grouper les deux lettres comme si elles servaient à noter une seule chose : il faut, en allemand, prononcer les deux séparément [s] et [h].
La question se complique un peu cependant, dans la mesure où il y a un assez grand nombre de cas où les noms de communes qui comportent cette séquence se prononcent en alsacien avec un [ ], par exemple Weyersheim prononcé [vi:r ]. C'est le moment de se souvenir que ce qui doit servir en général de référence pour la prononciation des noms alsaciens en français, c'est la prononciation allemande et non la prononciation dialectale
.

La finale -heim

Un grand nombre de localités alsaciennes ont des noms qui se terminent par -heim.

Cette finale se prononce [(h)aim] en une seule syllabe, [ai] étant une diphtongue. C'est un cas particulier du traitement à appliquer en général au groupe ei. Pour le [h], les purs francophones auront peut-être du mal ; s'ils ne le prononcent pas, ce n'est pas très grave.