Histoire de la langue en Alsace

 

La première langue connue est le celte, puis les invasions diverses ont promues une langue germanique en Alsace.

La frontière  linguistique s’est établie dès les V ième et VI ième siècle, mais elle est perceptible dans les documents que plus tard :

-         serments de Strasbourg en 842 indique que les Francs de l’Ouest et de l’Est ne se comprenaient plus,

-         le traité de Mersen en 870 attribuât les pays de langue :

o       romane, à l’un des princes Charles le chauve, petit fils de Charlemagne,

o       germanique à  Louis, l’autre petit fils de Charlemagne.  

 

Ce qui allait correspondre au français était d’un côté des Vosges et de l’autre, nous trouvions un dialecte germanique, qui allait jusqu’à la crête des Vosges.

Toutefois, il existe quelques vallées vosgiennes qui parlent un dialecte roman (français) :

-         dans les vallées supérieures de la Bruche (depuis Wiches par Schirmeck, le ban de la Roche, Fouday jusqu’à Saales)

-         de Villé, de Saintes marie au Mines (Steige, sainte Croix aux Mines, les Rombach),

-         de Kaisersberg (Lapoutroie, le Bonhomme, Orbey, Fréland, Labaroche).

 

Au XVII ième siècle, la langue allemande continuait à dominer dans le peuple qui se servait de son dialecte pour prier et chanter. L’école n’existant pas pour la majorité, le français n’était appris qu’au collège.

Seules les classes supérieures,  la noblesse et la bourgeoisie  adoptaient l’« esprit français ».

A l’époque le français est la langue de l’Europe cultivée.

L’Alsace devint  le pont entre la France et l’Allemagne.

   

Sous la Terreur, le maire de Strasbourg voulait déporter à l’intérieur de la France les Alsaciens « qui ne connaissaient pas la langue française et que leur idiome  isole du reste la république ».

Napoléon n’avait pas de préjuger vis à vis du dialecte et répondait aux  détracteurs d’officiers alsaciens : « Laissez les parler leur jargon, pourvu qu’ils sabrent à la Française ».

 

En 1800, la population continuait à parler le dialecte et savait l’Allemand.

Le gouvernement français ordonna en 1818, la rédaction en français de tous les actes officiels.

Dès 1820, le français devint la langue des cours dans les lycées et à l’université. Puis ce fut dans le primaire en 1853 et en 1859, l’allemand devint une langue secondaire.

Dès 1871, l’enseignement primaire obligatoire fut introduit en langue allemande.

Suite à la première guerre mondiale, l’enseignement du français repris et l’organisation de l’enseignement fut calqué sur celle de la France.

Au début la langue allemande fut écartée, puis en 1927, la réglementation du décret PFISTER introduisit l’enseignement de l’Allemand à partir de la deuxième année scolaire. 

Après 1945, L’allemand est considéré comme la « langue de l’ennemi » et  « Il est chic de parler français ». Le bilinguisme scolaire en vigueur avant la guerre est totalement supprimé.

Les journaux doivent avoir au moins 25% de textes en français et particulièrement les rubriques sportives et celles destinées à la jeunesse.

 En décembre 1952 paraît un décret instituant un enseignement facultatif de l’Allemand.

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Remarques sur les XX et XXI ième siècles :

Un enfant né au début du XX ième siècle parle alsacien et apprend l'allemand à l'école. 

Son fils, né au milieu du siècle, parle français et alsacien, avec une dominante alsacienne. Il apprend le français à l'école.

Son petit fils, né dans la deuxième partie du siècle, parle en français et comprend l'alsacien.

Il est à craindre que le passage au XXI ième siècle soit fatal pour la langue alsacienne. 

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(21/12/2005 )