Scènes de la vie dans le village 

Vous retrouverez dans cette page quelques scènes de la vie quotidienne, qui sont des moments de nostalgie, mais qui doivent être partagés pour ne pas perdre notre passé. Ils ont été collectés au début du XXIième siècle. 

    1) pendant la seconde guerre mondiale

    2) dans les années 1950

    3) dans les années 1960 /1970

 

1) Pendant la seconde guerre mondiale

H. K. Brown's WW II 1944--1945 Diary

The 103rd Infantry (Cactus) Division left Camp Howze, Texas during the last half of September 1944.

I, Hallet K. Brown, known as H. K., was a member of the 410th Infantry Regiment, 1st Battalion (Company D). 

La 103 ième Division d'infanterie (Cactus) est partie du Camp Howze, au Texas au cours de la dernière moitié de septembre 1944.

I, Hallet K. Brown, connu sous le nom de H. K., était un membre du 410 ième régiment d'infanterie, le 1er bataillon (compagnie D).

Dec. 4, 1944

4 décembre 1944

Up that morning with the announcement that our battalion was to receive a short rest. We boarded trucks and journeyed to the town of Wingersheim, a small town near Strasbourg.

A l'annonce de fin de matinée, notre bataillon devait recevoir un court repos.

Nous avons monté à bord des camions et avons voyagé vers la ville de Wingersheim, une petite ville près de Strasbourg.

We had to find our own billets, and soon found a house that had two rooms to spare. Six of us stayed there.

Nous avons dû trouver notre propre logement, et bientôt trouver une maison avec deux salles épargner. Six de nous sont restés là.

It was owned by a barber and his wife who had two sons in the German Army, but had already received notice of the death of one.

Elle est possédée par un coiffeur et son épouse qui ont eu deux fils dans l'armée allemande, mais ils avaient déjà reçu la notification de la mort de l'un.

While there, we rested, washed, slept, wrote letters, had our hair cut and got professional shaves.

Tandis que là, nous pouvions nous reposer, nous laver, dormir, et écrire des lettres. Nous avons fait couper nos cheveux et raser par un professionnel.

But not me--I got a haircut and had my Abe Lincoln beard trimmed.

We received our duffel bags for the first time.  

Many of the pictures I had with me were ruined because of the way duffle bags were handled.

Mais pas moi -- j'ai obtenu une coupe et ai fait équilibrer mon barbe d'Abe Lincoln.

Nous avons reçu nos sacs de molleton pour la première fois.

Plusieurs photos, que j'avais avec moi, ont été abîmées du fait de la manipulation des sacs.

We slept there the nights of December 4th, 5th and 6th. Fresh milk every day--I watched the woman milk the three oxen one evening.

She spent most of her time cussing the beast or beating it with her stool.

All were so big that they continued to eat and switch their tails--they shook off the blows as though they were gentle pats.

Nous avons dormi là les nuits du 4, 5 et 6 décembre. Lait frais, chaque jour -- j'ai observé la femme traire les trois vaches le matin.  Elle a passé la majeure partie de son temps insultant la bête ou le battant avec son tabouret.

Elles étaient si grandes qu'elles ont continué à manger et bouger leurs queues – Elles ont  continué comme si c’étaient de doux tapotements.

The barber invited us to eat with him one meal. We had boiled potatoes, boiled beef and bread. 

We would have liked jelly with the bread but were too embarrassed to get it from our own rations. 

The meal was very appetizing, especially the meat and gravy, but we were too polite to eat as much as we would have liked.

Le coiffeur nous a invités à manger avec lui un repas. Nous avions mangé les pommes de terre, le boeuf bouilli et le pain.

Nous voudrions la gelée avec du pain mais nous avons été trop embarrassés pour l'obtenir de nos propres rations.

Le repas était très appétissant, particulièrement la viande et le jus de la sauce, mais nous étions trop polis pour manger autant que nous voudrions.

The last day we were there the barber butchered a hog. I had one picture taken in front of the house while we were there.

The sky was cloudy almost the entire period but once the German Luftwaffe strafed the town.

They were able to give the streets a good going over.

Le dernier jour où nous étions là le coiffeur a envoyé à la boucherie un porc. J'ai fait prendre une photo devant la maison tandis que nous étions là. Le ciel était nuageux,  presque la période entière, mais une fois, la Luftwaffe allemand mitrailla la ville.

Il faisait bon d’aller dans les rues.

Our latest replacement was Tom Haley from Burdine, Ky. He immediately found a potato still and spent most of his time trying to persuade the hired girl who ran it to let him sample the potato schnapps. From this incident, he was known as Schnapps" Haley.

Notre dernier remplacement était Tom Haley de Burdine, Ky. Il trouvait immédiatement toujours une pomme de terre et a passé la majeure partie de son temps essayant de persuader la fille amoureuse d’obtenir du  schnapps de pomme de terre. De cet incident, il fut nommé "Schnapps" Haley

On the evening of the 6th of December we were trucked north again to the town of Pfaffenhofen.

La soirée du 6 décembre, nous avons été envoyé au nord dans la ville de Pfaffenhofen

 

Location of 156 Command Posts of 141st Infantry Regiment

 

15 Aug. 1943 to 20 May 1945

30 Jan 45 – Wingersheim, France

Gries, France

February 1945

4 Feb 45 – Wyersheam, France

5 Feb 45 – Marienthal, France

8 Feb 45 – Herrlisheim, France

21 Feb 45 – Hohatzenheim, France

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2) Dans les années 1950 :

a) Travaux liés aux champs

Le travail au champ était encore manuel. La faux était un outil indispensable pour faucher les près, l'orge ou le blé. Pour la moisson, les hommes partaient avec leurs faux, le matin de bonne heure. Les enfants venaient ensuite pour mettre les cordes à lier sur le sol de manière régulière. Les femmes formaient les gerbes. Puis les hommes les mettaient en hauteur pour les faire sécher. 

Le battage de la moisson était source de grand rassemblement, vers les mois de septembre ou octobre. Une quinzaine d'hommes s'entraidaient à tour de rôle. La batteuse arrivait dans la cour, puis il y avait de l'animation, de la poussière, de la chaleur. Les femmes préparaient un grand repas pour tous ces travailleurs. C'était un jour de fête pour les enfants. 

Progressivement, la mécanisation arriva dans les champs avec : 

    - la faucheuse (achetée pour certain grâce à l'argent d'un oncle qui était gendarme en Indochine), qui était tirée par une vache, 

    - puis vint la moissonneuse. 

Pendant la cueillette du houblon, tout le village est envahi de l'odeur forte du séchage des cônes. Mon frère et moi détestions rester assis dans la grange toute la journée à cueillir avec les adultes. En plus, nous les jeunes nous étions chargés de ramasser tout ce qui était tombé par terre lors de l'arrachage des tiges. Aujourd’hui ils n'arrachent plus, ils coupent le fil de fer.  

b) L'eau 

L'eau devait être cherchée aux puits. 

Les enfants allaient abreuver les vaches.

La lessive était réalisé dans la cour de la ferme et parfois dans la rivière, la Zorn.

c) Les forges de Wingersheim et les forgerons

Il y en avait plusieurs, telles celle du Schmitt'Sepp rue de la Libération. 

Ah l'odeur des chevaux qu'on ferre...... et le métal sortant des braises, travaillé sur l'enclume....

 

d) Histoires d'enfance

En octobre, nous allions avec mon frère mener les vaches paître au pré. Sur les prairies le long de la Zorn après le pont du Canal dans la forêt, quelquefois nous avions un peu les pieds dans l'eau, les grillons ou sauterelles sautaient devant nous, les oiseaux piaillaient dans les branches, et les vaches se sauvaient ou plutôt s'éloignaient en broutant. Une fois nous les avions perdues, car évidemment, nous ne les gardions pas, nous jouions à tout et n'importe quoi : faire des tas de boue représentant des villages, à s'abriter dans des cabanes que nous avions confectionnées... mon frère péchait aussi dans la Zorn, nous regardions le courant........les libellules

Puis les vaches avaient disparues. Il a fallu faire tous les recoins de la prairie le long des méandres de la Zorn, et nous les avons retrouvées : presque à Waltenheim, nous n'en menions pas large. vous nous voyez rentrés à la maison en disant que nous avions perdu les vaches, elles se nommaient Lisette, Coquette et Jeannette. Cela a été un crève-coeur quand mes parents les ont vendus.....

Une fois, j'avais aussi emporté des pêches dans les poches de mon imper (les parents sont toujours prévoyant)  et je n'y ai plus pensé, nous avons étalé les impers afin de nous asseoir, je ne vous raconte pas la marmelade... 

J'aime toujours le canal et son pont, mais suis désolée des champs de maïs qui ont remplacé les prés.

Dans une petite ruelle privative, cette auberge au soleil, avec gloriette, Juliette Schuster était aussi épicière : elle avait de grands pots de moutarde, des bidons d'huile, des tonneaux de harengs caques, des munsters ....hum. J'en ai encore l'eau à la bouche. Un étal avec de grands tiroirs.... (J’en aurais bien fait mon affaire). Elle était si l'on peut dire grossiste et elle détaillait, elle remplissait les bols de moutarde, de lentilles, etc.

Tout cela sans aucun moyen de réfrigération à part des pains de glace que l'on devait lui livrer, mais comme elle avait des tonneaux de bière, on devait lui livrer la glace avec. La cave où elle rangeait ses fûts de bière donnait dans la rue.. Qu'est ce que j'ai joué dans ces cours, car l'on pouvait aller de ma rue à la rue du 22 novembre par les cours à l'arrière avec des ruelles très étroites (tout exprès pensées pour les enfants !!!).

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3) Dans les années 1960/70 :

a) Travaux liés aux champs

Le ramassage du trèfle pour les vaches était régulier. nous partions sur le tracteur avec une charrette. Arrivée sur place, la charrette était détachée et avec la faux du tracteur, le trèfle était coupé. Puis, la charrette était rattachée et je conduisais le tracteur (pour moi le petit "parisien", j'étais fière de cette confiance) pendant que mon cousin mettait le fourrage dans la charrette. 

Pour les petites quantités de trèfles, j'allais avec mon oncle dans les champs avec une petite charrette. Il avait sa faux et j'appréciais ces moments de calme dans les champs avec le bruit de la faux, très doux et régulier, le clocher qui sonnait et les bruits des animaux (les sauterelles, les mulots et les oiseaux).

   

b) L'eau

L'eau venait du robinet. il y en avait un dans la cuisine, un dans la cour et des arrivées d'eau dans les bâtiments qui avaient des animaux. 

Pour l'eau chaude, la cuisinière à bois avait sa réserve, qui était en permanence chauffée. Pour se laver, il fallait prendre une louche (certains modèles possédaient un robinet) ; l'eau était souvent trop chaude.

 

c) Les forges de Wingersheim et les forgerons

Dans les années 1960/1970, les chevaux disparaissaient des exploitations.

Je me souviens du forgeron, qui venait chez ma tante, pour changer les fers du cheval.
 

d) Histoires d'enfance

Pour l'enfant de la ville, après le bonjour à la famille, direction l'étable pour voir les vaches et parfois le veau. Puis vite, les cochons.

Chez ma tante, il y avait des chevaux de labour pour aller dans les houblons. Avec ma vue d'enfant, ils me paraissaient énormes, mais très gentils. (j’ai été très déçu le jour, où une année, il n’y avait plus de cheval).  La suite de la visite passait par la porcherie (ma tante avait toujours des petits, qui venaient de naître).

J’ai gardé une certaine nostalgie pour les cochons et je réalise désormais une petite collection de cet animal (peluches, statuettes, cartes, …). Mes enfants s’amusent de mon innocence sur le « cochon » et m’achètent de temps en temps une nouvelle représentation ou m’envoient un courriel avec une photographie de mon animal fétiche.

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(18/12/2005 )